Musicalement vître 🎾

Hier soir, alors que je relevais une derniĂšre fois mes messages, une petite surprise m’attendait ; un test du magazine ELLE m’invitait Ă  dĂ©couvrir la bande originale de ma vie. La soirĂ©e s’annonçait dĂ©licieusement oisive. Mini-CEO vivait sa meilleure vie chez ses grands-parents et Charmant CEO Ă©tait parti prĂȘcher la bonne parole environnementale Ă  Peeûûris (LibertĂ©, j’écris ton nom !).

Je vous raconte.

Entre deux cuillĂšres de houmous maison qui manquait un peu de citron, j’ai commencĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  ce concept de bande originale et plus largement, au rĂŽle de la musique dans notre humble existence.

J’étais donc en pleine introspection Ă©gotique quand la bande originale du film 1492 : Christophe Colomb et la mĂ©lodie de Sirba, du film Le Grand Blond avec une Chaussure Noire ont rĂ©sonnĂ© par alternance dans mes deux hĂ©misphĂšres. De lĂ  Ă  conclure que ma vie oscille entre Ă©popĂ©e grandiose et gaucherie viscĂ©rale
 Bref ! Revenons Ă  nos moutons !

La musique est un puissant pourvoyeur de souvenirs. Quelques notes suffisent Ă  faire revivre des moments prĂ©cieux, des instants Ă  jamais perdus ; les Platters que j’écoutais avec mon grand-pĂšreIn the Hall of the Mountain King d’Edvard Grieg qui rythmait de folles courses dans le noir avec mon frĂšre, Marie LaforĂȘt et Serge Reggiani tournant en boucle dans la Polo de ma mĂšre, ce fou rire entre amies Ă  un feu rouge sur du Bon Jovi, Dires Straits Ă  fond dans mon walkman autoreverse quand « p****, ça m’soulait, quoi ! » (Bon, ok, et aussi -parfois- CĂ©line Dion. Ça va
 Je n’étais certainement pas la seule, hein !). 

Mais la musique transcende bien au-delĂ  de son rĂŽle mĂ©moriel ; elle est aussi le miroir de nos Ă©tats d’esprit fluctuants. En tĂ©moigne, par exemple, les noms de mes diffĂ©rentes playlists sur l’application Spotify : « Respire un coup », « Bouge ta graisse » ou bien encore « Allez, vas-y, chouine »  (la bienveillance, c’est important).

Cependant, la musique, ce souffle vital qui encapsule nos émotions, peut parfois avoir un effet délétÚre. Oui, il existe des musiques qui irritent, qui indisposent, des musiques qui deviennent insupportables à force de répétition.

Ainsi, je pourrais vous parler des compositions de Steve Reich ou bien, en son temps, de la petite musique d’attente de l’URSSAF Île de France que je me remĂ©more avec une tendresse trĂšs relative et qui n’avait d’égale que l’amabilitĂ© de l’interlocuteur qui finissait par dĂ©crocher.

D’ailleurs, question : si Aristote avait eu Ă  Ă©couter en boucle plus de 82 fois l'ÉtĂ© de Vivaldi, aurait-il considĂ©rĂ© que la musique adoucit les mƓurs ?

Et que dire de cette petite ritournelle sociĂ©tale post-moderne ? Mais si ! Vous la connaissez ; « Agis, bouge, performe, innove, ose ! Pense Ă  toi, pense aux autres. Fais du sport, mange 5 fruits et lĂ©gumes par jour ! C’est bon, profite un peu ! HĂąte toi de vivre, hĂąte toi de mourir ! Tu reprends du dessert ? Ah bon. Comment ? Tu ne prends pas de vin ? Tu devrais, tu ne devrais pas »  Fais pas ci, fais pas ça (Jacques Dutronc was right !)

Et puis, il y a aussi cette chanson qui, Ă  trop l’entendre, finit par nous crisper les mĂąchoires. Surtout en fin de journĂ©e... Oh ! Qu’elle Ă©tait attendrissante au dĂ©but, cette mignonne petite chanson ! Elle nous confirmait notre statut intouchable de Commandeur jusqu’à
 jusqu’à ce que l’enfant la rĂ©pĂšte plus de 751 fois par jour pour tout et rien.

Allez, juste pour vous : «  Maman ? Maman ? Mamannnn ? MAMAMANNNN, tu peux... ? » (parfois interprĂ©tĂ©e en canon avec el hombre : « ChĂ©rie, t’aurais pas vu mon pantalon, mon chargeur, mon tour de cou ? »). Meuh bon, avouons-le ; celle-lĂ , quoi qu’on en dise, on l’aime ! Et lorsqu’elle s’arrĂȘtera, lĂ  commencera le vrai malheur.

De tartines de houmous en rĂ©flexions nocturnes, je finis par avoir une fulgurance (dites-moi, ça carbure un peu sous ce scalp !) : la vie, n’étant pas une ligne droite, elle ne peut intrinsĂšquement ĂȘtre illustrĂ©e par un seul petit air de musique ! Sauf, peut-ĂȘtre, Ă  mener la vie d’un Shadok.

J’ai tout mĂȘme fini par faire le test de ELLE parce que j’avais envie de savoir si j’étais plus Out of Africa, Tontons flingueurs ou Titanic. HĂ©las, il devait y avoir un caillou dans le cassoulet parce que je n’ai jamais eu le rĂ©sultat.

Et vous ? Quelles musiques vous accompagnent dans votre noble existence ?   

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