Saint Nicolas, le N-1 du Père Noël…

Vieilles racines germaniques obligent, impossible de faire l’impasse sur la Saint Nicolas. Cette fête est ancrée dans nos traditions familiales aux côtés du Lammele et du Kougelhopf. Et aussi de la tartinette, de la bière et des bretzels. Mais on s’écarte du sujet…

Bon, chez nous, païens que nous sommes, Saint Nicolas est devenu le N-1 du Père Noël, son émissaire en charge de la collecte de la liste de Noël des enfants sages. Alors, depuis peu, la vie de Mini-CEO tourne autour de cette seule question : est-ce qu’il va passer ?

Hier soir, il a glissé sa liste au Père Noël dans une pantoufle à côté d’un verre de lait, d’une part de gâteau et d’une carotte. Oui, parce que l’âne de Saint Nicolas aime les carottes.

Est-ce qu’il va passer ?

Avant de dormir, je lui ai raconté la légende ; les enfants, le boucher, le Père Fouettard, l’évêque de Myre, toussa toussa… Soit dit en passant ; loin de moi l’idée de critiquer mais fallait être sacrément torturé pour inventer une histoire pareille. Bref ! Poursuivons…

- Maman, est-ce qu’il va passer ?

- Oui, si tu as été sage.

Excité comme un coureur chargé en dextrose, il finit par s’endormir non sans avoir médité son bilan annuel.

Est-ce qu’il va passer ?

Impatient, il s’est levé dès potron-minet. Du fond de mon bureau, j’entends ses petits pieds vifs qui descendent l’escalier.

Est-il passé ?

Parce que le Père Fouettard, son fouet et sa patate crue en guise de cadeau (réchauffement climatique oblige, le sac de charbon a fait long feu), ça lui fait un peu peur, quand même ! Et puis, il a bien réfléchi. Oui, il a été sage ! C’est Mamie qui le dit (en toute objectivité, cela va de soi).

Est-il passé ?

Le cœur battant, il jette un coup d’œil à sa pantoufle et ses yeux s’emplissent d’étoiles ; la liste au Père Noël a disparu ! Le verre de lait est vide, la carotte a été croquée et il ne reste que des miettes du gâteau. Mais surtout, à côté des pantoufles, trône un petit Père Noël en chocolat rieur et joufflu.

Il est passé !

J’entends ses petits pieds vifs qui remontent l’escalier à la hâte. La porte s’ouvre et je ne vois que son sourire émerveillé.

Maman ! Il est passé !