Des vacances éclairées

Couple prenant un selfie devant le Palais de l'Isle à Annecy

Ah… l’été ! Son soleil ensoleillé, sa lumière qui vous éclaire (aujourd’hui on donne dans le pléonasme), son énergie qui vous gorge d’ondes positives dès l’aurore, ses températures qui invitent à la paresse, ses petits-déjeuners sur la terrasse, ses apéros dînatoires qui s’étirent jusqu’à plus d’heure, ses moustiques qui dansent le tango sur nos peaux hâlées dans la douceur du soir… Y a pas à dire, ça nous avait manqué !

Un coup d’œil matinal au lac et je termine mon café avant de m’envoler pour de menues courses dans le vieil Annecy. Ma mission : acheter des Crottes de Marmottes pour Mini CEO dans une petite épicerie fine et le Guide du Routard de la Bretagne Nord parce que j’ai celui de la Bretagne Sud et parce que cette année, nous avons décidé de voir plus loin que la pêche aux coques et les randonnées sur le GR 34.

Ah… l’été donc ! Son soleil, sa lumière, ses températures, ses petits-déjeuners, ses dîners, ses moustiques et… ouh ! je les avais oubliés ceux-là ! Ah… l’été et ses touristes !

Le tourisme dans la région, c’est toute une histoire ! Et pas de celles que l’on peut lire aux enfants le soir pour les aider à s’endormir ! Plutôt de celles que l’on trouve dans les livres de Stephen King…

Tout en tournant et tournant encore à la recherche d’une place de parking, je me lance dans une analyse sociologique, façon comptoir du Balto, de cette horde de zombies en villégiature. Je dirais qu’il en existe deux catégories : les pèlerins et les épicuriens.

Pour les uns, les vacances à Annecy se vivent comme un pèlerinage en Terre Sainte. Chaque sortie en montagne est un voyage spirituel, chaque pas, un rite initiatique accompli avec la ferveur d’un moine cistercien. On débarque, équipé de tout le matériel « high tech » du parfait aventurier moderne et on enquille les montagnes alentour avec la dévotion d’un communiant : la Tournette, le Veyrier*, la Forclaz, le Parmelan, le Semnoz… On les attaque tous, en marchant, en courant, à vélo. On n’est pas là pour se dorer la pilule ! Et chaque sommet conquis est une offrande au dieu Iron Man.

Pour les autres, on déambule sur le Pâquier, on se prend en photo devant le Palais de l’Isle, on se baigne, on mange une glace en flânant sur le pont des Amours, on s’envoie raclettes, fondues et toutes sortes de spécialités fromagères légères et digestes dès qu’un nuage gris pointe le bout de son nez. On entame un tour de lac à vélo électrique, dans le sens des aiguilles d’une montre pour échapper à la côte de Talloires. Mais surtout, on fait du cul à cul dans les petites rues de la vieille ville en s’extasiant devant les plats à tartiflette en grés avec LA recette peinte au fond (« Chou ? Pour ta sœur : 4 ou 8 parts, à ton avis ? »).

Après avoir réussi à me frayer un petit chemin au milieu de cette foule et atteint mes objectifs, je tente de regagner mon antre au plus vite. Hélas, ça piétine, ça n’avance plus, ça se masse. En un mot : ça coince !  « Sortez-moi de là ! » soupiré-je. Un soupir suant tout à la fois le désespoir, l’agacement, l’ampoule au talon droit, la fatigue, une adorable tendance agoraphobe et une intolérance viscérale à l’égard de tout ce qui peut gêner ma liberté de mouvement. Blasée, je termine ma course à la terrasse d’un café, commande un thé glacé et me mets à potasser mon Guide du Routard de la Bretagne Nord.

Alors, alors ! Ah… l’été ! Perros-Guirec et ses incontournables : Ploumanac’h, les Sept Îles, la Vallée des Traouïero, une glace à Trestraou, Lannion, le Yaudet, Tréguier, Trégastel et plein d’autres ! Ouh ! Je vais nous concocter un petit programme « au poil », entre visites, gastronomie et randonnées…  

Quoi ? Non. Non, ça n’a rien à voir.

Je ne fais pas du tourisme, moi.

Je fais des vacances éclairées…

C’est pas pareil.

 

* Quelques conseils pour des vacances sereines :

On ne monte pas en tongs dans le Veyrier. On troque ses Birkenstock préférées pour de bonnes chaussures de marche.

On prend soin de consulter la météo avant de s’aventurer dans le massif et dans le doute, on s’abstient.

Parce que ça pourrait vite gâcher les vacances et les souvenirs. Et aussi parce qu’un vol du Dragon 74 qui cherche l’égaré ou ses morceaux en pleine nuit, ça attriste toujours l’habitant (y a un cœur qui bat là-dedans, faut pas croire !) et pis aussi, ça empêche de dormir ceux qui vivent au pied de la montagne.

Merci !

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This the end ! … Vraiment ?