Le vol du moustique – 1ère partie
Ah… l’été ! ( Gimmick du mois…) Ses moments de bonheur ; les glaces, les grandes tablées, les jeux sur la plage, les parties de pêche... Mais aussi ses petits agacements : le sable jusque dans les draps, la météo aléatoire des côtes bretonnes, les moustiques et leur projet de domination mondiale.
Depuis une vingtaine d’années, ces ectoplasmes ailés assoiffés de sang se sont globalisés, à l'instar des trafiquants de drogues. Le moustique commun s’est associé au moustique tigre, son cousin venu d’Asie, silencieux et diurne. Du genre furtif, quoi !
Ensemble, ils sont partis à la conquête du monde ; « Le XXIe siècle sera culicidéen ou ne sera pas ! ». À moins qu’ils n’aient eu une vision plus marxiste de leur lutte ; « Moustiques de tous les pays, unissez-vous ! »…
Quel que soit leur credo, leur projet de vie ne cadre pas avec celui du naïf vacancier harassé après une année de labeur entrecoupée çà et là de RTT, de ponts et de jours fériés. Alors en face, on s’organise, on fait de la résistance. On cherche des parades, on ventile, on disperse avec des moyens toujours plus modernes. Quoique certains donnent encore dans l’artisanal.
Voyez plutôt :
Il y a les consciences vertueuses qui luttent avec moultes produits naturels et écologiques ; les fleurs, les huiles essentielles, le géranium, le poivre noir, la lavande, la citronnelle. C’est joli et ça sent bon.
Il y a les convaincus de la bonne vieille chimie, armés de leur bombe insecticide et de leur prise anti-insectes. Partout où ils passent, le moustique trépasse ainsi que tout organisme vivant dans un rayon de cinquante-deux mètres.
Il y a aussi la méthode de Papi qui ne fait pas dans la nuance ; l’appareil qui grille tout ce qui a le malheur d’être attiré par une lumière bleue ; la version électrique de la tuerie de masse.
Il y a Mini CEO qui donne dans la tendance eugéniste. Le divin enfant a découvert que seules les femelles piquaient. Alors, il est d'accord pour les éliminer, mais pas les mâles. Belle mentalité que voilà ! Promis, Mini CEO, le prochain moustique qui vibre à mon oreille, je vérifierai s’il porte des escarpins ou des mocassins à glands… Mais, dans le doute, je ne ferai pas dans la dentelle !
N’oublions pas les humoristes, ceux qui militent pour qu’on accorde à ces escogriffes volants le statut d’êtres dotés de conscience et de sensibilité, légitimant ainsi qu’on les laisse donner libre court à leur festin sanguinaire. Bon... Disons que c’est un parti pris fort.
Et enfin, il y a les artistes, les artisans du dégommage manuel, les ouvriers qualifiés du démoustiquage à la papa ! Ceux qui suivent l’insecte des yeux avant de leur régler leur compte en les claquant entre les mains.
L’été ne serait pas tout à fait l’été sans cette danse millénaire entre l’homme et le moustique. Alors que vous soyez écolo dans l’âme, un chimiste passionné, un stratège façon Bonaparte ou un simple amoureux des soirées sans piqûres, à chacun ses armes et à chacun son style ! Mais n’oublions jamais que l’art de chasser le moustique est avant tout une affaire de patience, de précision et d’humour. Et pour le reste, eh bien… il y a toujours le bonheur de se gratter en se disant que, quelque part, on a contribué à freiner un peu leur projet de domination mondiale.
Rendez-vous la semaine prochaine pour une immersion totale au cœur d’une attaque nocturne.
D’ici là, bon combat, chers vacanciers !