« Le syndrome de Ouin-ouin »
Lorsqu’en septembre, je me suis lancée le défi de publier un texte par semaine, je n’ignorais pas que je serai fatalement un jour rattrapée par un phénomène que j’ai sobrement appelé depuis « le syndrome de Ouin-ouin » ; « Ouin-ouin, et si un jour je manque de temps ? « Ouin-ouin, et je fais quoi, moi, si l’inspiration a pris une RTT ? ».
Mon côté cartésien, cette espèce de guignol arrogant et suffisant, avait pourtant balayé mes doutes d’un revers de main en arguant que le manque de temps était une excuse pathétique et que l'inspiration n’était qu’un mythe créé par les artistes ratés.
Sauf que voilà… Bien que la semaine passée a été riche de rencontres, d’expériences et de nouvelles perspectives professionnelles, bien que le week-end s’annonce sportif et chocolaté (d’ailleurs ; à un moment, ça va coincer niveau perf’, j’dis ça, j’dis rien…), aujourd’hui, je ne sais pas comment respecter mon engagement hebdomadaire et faire naître un rictus amusé sur vos mines harassées de fin de semaine.
Je pourrais essayer de vous faire sourire en vous racontant mon expérience au salon du livre de Vichy. Pourquoi pas… Donnons dans l’émotion. J’ai reçu quelques visites qui m’ont profondément touchées. J’ai beau avoir la sensibilité de Michael Corleone, j’ai dû cacher quelques larmes d’émotion. C’est comme ça... Parfois, on ne prend pas suffisamment conscience de l’affection que les autres nous portent. Voilà ce que j’en ai retiré.
Sinon, en bon auteure soucieuse de bâtir une communauté de lecteurs engagés, je pourrais vous parler de l’évolution de mes projets en cours. La suite de « Pivoter » ? Ouais, ouais, elle arrive… Comme un train SNCF un 1er mai. Promis, je ferai bientôt un petit teaser comme on dit à L.A., histoire de vous donner envie. Ce projet littéraire au bord du lac ? Encore trop tôt pour en parler mais disons que ça fait du bien de bousculer un peu ses neurones sur d’autres choses que la mélodie des mots !
Je pourrais aussi vous parler de Mini-CEO et de sa passion de Pâques. Vous dire qu’il a commencé à zieuter la météo, tenté de définir le moment exact où les cloches passeront au-dessus de la maison pour larguer leurs trésors pralinés. À noter, il a déjà mis une option sur la tête du Lammele, cet Agneau Pascal sucré que je n’ai pas encore confectionné. Pfff… Toute façon, c’est toujours les enfants qui héritent des meilleurs morceaux ! Pô juste.
Evoquer l’actualité ? Mouais ; le monde n’est que polémique, et moi les polémiques… Je fustige en bas à gauche, je méprise en haut à droite, et j’ai tendance à penser que sur le reste de l’échiquier, ça manque quand même un peu de bon sens et de quelques baffes. Mais bon, pourquoi pas. Il faut faire vivre la liberté d’expression ! Allons donc faire un tour au café du commerce mondial ; ouvrons Twitter, (oui, je sais ; X ! Scusa, Elon). Mon fil d’actualité me propose de vrais sujets brûlants ; l’authentique recette du tajine de poulet aux olives et le plaidoyer d’un promoteur immobilier sur le logement des seniors. Décidément, j’ai la révolte dans le sang ! Laissons tomber, je suis trop clivante…
Voilà. Voilà les quelques sujets qui traversent mon esprit alors que j’essaie de rédiger ma chronique. Et vous savez quoi ? Mon esprit, ce matin, ressemble à une énorme passoire ; transpercé de mille injonctions quotidiennes bien connues des porteurs de chromosomes XX et dont je vous livre ici un petit florilège :
Qu’est-ce que je vais faire à dîner ce soir ?
J’ai coupé le sèche-linge ou pas ?
P***** ! Les billets d’avion pour les vacances de Mini-CEO !
Faut que je pense à étendre la machine avant ce soir.
Mon ordonnance, je l’ai renouvelée, déjà, ou pas ?
Quand même, 45 euros d’amende pour 1km/h, c’est raide. Plus facile de taper sur une honnête conductrice et gnagnagnaaaa…
Allez ! Soyez indulgents, je ferai mieux la semaine prochaine !