La pluie, ce miroir des âmes 🌈

Vous l’aurez peut-être remarqué mais depuis quelques mois, la pluie ne cesse de tomber, devenant ainsi l’un des sujets de discussion les plus brûlants à l’heure de sortie des classes, avec les Jeux olympiques, les horreurs internationales et la déclaration d’impôts (d’ailleurs, il serait temps que j’m’y mette, tiens… Bref.).

C’est marrant, mais la façon dont les gens parlent de la pluie en dit long sur leur personnalité. Vous ne trouvez pas ?

Mais si ! Voyez :

L’optimiste qui voit toujours le verre à moitié plein : «Non mais toute cette flotte, c’est bon pour les nappes phréatiques. On ne va pas se plaindre ; l’an dernier, on en manquait. Tu dis ? Oui, il fait un peu frisquet. Mais bon… Allez, tu sais quoi ? Vous venez ce soir à la maison avec les enfants et on se fait une petite raclette. Ramène les pommes de terre et la Roussette, je m’occupe du fromage !».

L’angoissé qui étudie la pluviométrie quotidienne (a même installé une appli pour ça) et qui prophétise : «On va y payer ! Tu vas voir que d’ici quinze jours on va se prendre une canicule. Et alors là ! Entre les tiques et les moustiques, on n’est pas sorti du couscous ! Ah non mais j’te l’dis ; on finira tous par mourir d’une maladie tropicale, c’est évident !»

Le cynique qui regarde de haut tous ces bavards. Comme si se plaindre allait arrêter la pluie… «Heureusement que dans quatre mois c’est l’automne, hein ! Cet été, on emmène les enfants en Bretagne ; le changement d’eau leur fera du bien».

Le bretonnant convaincu à qui les cieux rendent enfin justice ; «Le prochain qui me dit qu’en Bretagne il pleut tout le temps, il finit au fond du lac avec une pierre au cou ! Haute-Savoie et Côtes d’Armor, même combat ! Et regarde-moi tous ces moutons en bottes bleu marine et ciré jaune ! Tu paries combien que, là-dessous, y a même une marinière ?».

Le sportif engagé que rien n’arrête, mental d’acier et âme d’enfant en bandoulière ; «C’te drache ! Ça va patauger sévère ce week-end ! 94 kilomètres à courir dans la bouillasse ? Là, c’est sûr, je vais revenir trempé et tout crotté ! Chic, chic ! J’ai hâte, j’ai hâte, j’ai hâte !».

Le complotiste qui voit un message codé des services secrets russes dans chaque bulletin météo diffusé à la radio : «Réchauffement climatique ? Ouais, ouais, on y croit ! On sait bien qu’après ça, « ils Â» vont organiser la canicule pour pouvoir contrôler ta consommation d’eau et tes libertés individuelles ! Tu verras que, bientôt, faudra un QR code pour arroser ses tomates ! Bien sûr que le gouvernement est complice !».

L’ours qui voit en chaque goutte tombée du ciel, l’excuse parfaite pour hiberner socialement ; «Ouh punaise, cerise sur le gâteau, y a même du brouillard ! Qu’on se croirait en octobre ! Attends ; j’enfile mon ciré jaune, je dépose l’enfant, je rentre, je me fais un petit thé matcha et hop ! Je m’enferme dans mon bureau pour pondre ma chronique en écoutant cette douce musique du ciel, tout bien recroquevillée au fond de ma grotte !».

Ce soir devant l’école, un maigre rayon de soleil percera peut-être héroïquement la masse nuageuse. Le collectif parental s’extasiera alors : «Ah, ça fait du bien ! On n’en peut plus de toute cette flotte ! Vous croyez que ça va durer ?». Et nous actualiserons tous nos applications météo : « Oubliez, ce week-end, il va flotter ! ».

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Team Jonglage ou Slowlife ?

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