In truffade we trust !
En gros : tartiflette, grosse arnaque. Et je comptais proposer un vibrant plaidoyer sur l’authenticité et l’honnêteté de la truffade, cette douceur auvergnate. Un truc dans le genre : en Auvergne, on n’a pas toujours de la neige, mais on a du goût ! Ouais, je provoque… Ouais !
Et puis, en parcourant mes messages, une publicité pour un séjour ardéchois dédié à l’écologie féminine et au féminin sacré a détourné mon attention. Il était question de développement d’une éthique féminine et de sororité. Pourquoi avais-je reçu ça ?
Pardon, mais c’est trop bon !
La soirée passa et alors que Mini CEO et Charmant CEO semblaient bien occupés avec leur partie de Puissance 4, je disparus à pas de loup et m’installai confortablement sur le canapé de mon bureau. À nous deux, Mario !
C’est dingue, je n’avais pas dû toucher à ce truc depuis près de 7 ans (on se demande bien pourquoi) mais la sauvegarde était toujours là, monde 8 et 36 vies. Eh ouais ! C’est qui la cheffe ? Bon, elle avait un peu perdu la main, la cheffe… Plus que 19 vies.
Nœuds en folie !
Loin de se contenter des deux morceaux de bout que je lui ai donnés, il fait des nœuds à tout ce qui passe à sa portée : franges de plaid, baskets, torchons… La queue du chat se terminerait en nœud de cabestan si nous en avions un. Là où le Poinçonneur des Lilas faisait des petits trous, Mini CEO fait des petits nœuds. Je m’interroge : son âme est-elle celle d’un marin ou celle d’une mamie férue de macramé ?
Leçon de leadership
Mais Mini-CEO, avec toute la force de persuasion d’un stratège aguerri aux plus âpres négociations domestiques, sort son arme secrète :
— Allez mon papa… une pizza… S’il te plaît… Pour me faire plaisir !
Il a sorti l’artillerie lourde : ses yeux ronds comme des billes, son air angélique.
Charmant CEO, d’abord impassible, esquisse un sourire, mais reste ferme :
— Ce n’est pas une question de plaisir, c’est une question de règles, Mini-CEO.
L’intéressé ne se laisse pas abattre. Il penche la tête, prend une voix encore un peu plus douce, et réplique :
— Mais tu es tellement le meilleur papa... Et je te vois jamais…
« Ouh… Vicieux ! » me dis-je en fermant la porte.
Horreur ! Malheur !
Je commençais une page consacrée à son mariage avec le duc François-Etienne de Lorraine, son cousin issu de germain, quand tout à coup, mon téléphone vibra. Comme tout bon zombie numérique de ce siècle, je jetai un œil rapide à cette notification. La rubrique Test & Culture du magazine Elle me proposait le test suivant : « Combien de temps survivriez-vous dans un film d’horreur ? ».
M’en veux pas Marie-Thérèse, mais ta grandeur ne fait pas le poids face à un tel sujet de fond ! Je rangeai mon livre dare-dare et commençai ce test essentiel à la compréhension de mon psychisme. Le contexte s’y prêtait à merveille puisque
Mon père, ce héros. Et ta mère ? 🙃
— Mais tu sais, maman aussi elle est forte.
— Ah ? Pooouuurquoiiiiiii ?
Ché pas, ça m’parait évident… Va bouffer des épinards ce soir, ça va lui apprendre l’insolence, à ce petit petzouille…